C’ÉTAIT AVANT
Coucou mes copines/copains
C'était avant
Lorsque j'étais enfant j'allais au cinéma
souvent avec ma grand mère
parfois avec ma mère
de temps en temps avec ma tante Anna ou son mari l'Oncle Eugène (dit geune).
Rarement avec ma tatie Fifi.
Il faut que je vous explique :
chez nous en Provence il y a une hiérarchie,
(je dis en Provence mais si ça se trouve c'est seulement dans ma ville
que nous avons instaurée cette hiérarchie)
sont :
taties les soeurs ou les belles soeurs de nos pères et mères
tantes les soeurs et belles soeurs de nos grands parents
tata les amies de nos parents.
Tonton les frères de nos parents ou maris de nos taties
oncle les tontons de nos parents c'est à dire nos tontons en second
et les maris de nos tantes.
Mémé nos grand-mères
une exception mon arrière grand mère maternelle avait en son temps baptisé ma mère qui était la fille aînée de ma mémé et bien à partir de ce jour toute sa descendance l'a appelé "Marraine Fabre"
La pauvre elle n'a jamais eu droit au doux nom de "Mémé"
Vous m'avez suivie?, jusque là ça va?
Ça parait compliqué mais lorsqu'on naît dans ses appellations ça nous semble tout naturel.
Donc un dimanche après midi mon oncle Eugène
(le mari de ma tante Anna, et le tonton de ma mère)
vient me chercher pour aller voir un film au Roxi de notre ville
j'avais environ 5 ans
Il s'agissait d'un tremblement de terre qui se passait en Chine
ou au Japon ou........enfin dans un pays asiatique
on voyait en grand écran la terre qui s'ouvrait,
des gens qui tombaient dans la faille
et la terre se refermait, j'étais complètement traumatisée.
Je tremblais comme une feuille un jour de Mistral.
a la fin du film nous sortons et je tremblais toujours autant
(j'étais déjà malgré mon très jeune âge très sensible
et je ne me suis pas améliorée)
Impossible d'arreter ce tremblement et impossible d'articuler un mot
car ma mâchoire tremblait elle aussi
faut dire aussi que je suis née et habitait une ville minière
(et oui il y en a en Provence)
et mon père depuis mon plus jeune âge me disait :
"si un jour la maison tremble beaucoup, ne court pas,
couche toi sous la table ou sous un lit, et attends qu'on vienne te chercher."
à cette époque les lits étaient très hauts on pouvait facilement s'y glisser.
Donc je vous disais que je tremblais comme une feuille un jour de Mistral
et il m'était impossible d'articuler un mot.
Mon Oncle qui était très gentil m'expliquait
que c'était un film et que ce n'etait pas vrai,
mais je tremblais de plus en plus alors il a eu une idée,
il a racheté des billets d'entrée et on est allé revoir le film
et il me dit "tu vois ils sont là les gens, ils ne sont pas morts"
Je m'en suis voulu de lui avoir fait payer encore une entrée
c'était le début de la fin de la guerre et on ne jetait pas l'argent,
la vie était difficile.
Bon je vous raconte tout cela car 72 ans après je revois encore cette terre
qui se refermait sur ces pauvres gens.
En fait ce que je voulais vous raconter c'est qu'avec ma grand mère
j'allais souvent voir des films de Tarzan avec elle c'était le samedi soir
ils étaient en épisodes et il fallait retourner la semaine suivante pour voir la suite.
Bon ce n'est encore pas ça que je voulais vous raconter.
J'arrive à mon sujet,
à l'école c'était pareil lorsque j'avais une rédaction à faire
souvent j'étais hors sujet je brodais tellement que lorsque
j'arrivais au sujet c'était l'heure de ramasser les copies.
Donc avec ma grand mère j'allais aussi voir des films genre "la lampe d'Alladin"
chez moi les lampes à pétrole n'avaient jamais de poussière tellement je les frottais,
mais il ne s'est jamais rien passé,
ce doit être à cause des lampes Françaises qui n'étaient pas aussi bonnes que celles de l'Inde.
Mais il y avait un film aussi qui m'avait bien frappée
ça se passait en Inde et un petit garçon montait sur un tapis
il disait la formule (que j'ai maintenant oubliée)
et le tapis s'envolait.
Toute jeune j'étais déjà rêveuse et j'aimais la liberté.
Pendant des années tous les soirs lorsque mes parents dormaient
j'ouvrais la fenêtre de ma chambre (même l'hiver, oui...)
je m'intallais sur mon tapis
(descente de lit en peau de mouton si douce à mes pieds)
et je disais la formule.
Il ne s'est jamais envolé.
J'avais demandé à mes parents de m'acheter un tapis
qui était fabriqué dans les pays de l'autre coté de ma méditerranée
vous savez ces tapis à fond rouge
Il ne s'est jamais envolé non plus
Finalement je rejoignais mon lit sans oublier de refermer la fenêtre
et m'endormais.
Et un matin je ne savais pas si j'avais rêvé ou si c'était vraiment arrivé mais
je m'étais envolé, libre comme l'air.
J'étais heureuse, je survolais des villes, des pays
qui ressemblaient aux images que j'avais pu voir dans mes livres ou au cinéma.
J'étais persuadée que je n'avais pas rêvé,
(et j'en suis encore persuadée après tout ça ne coûte rien
de croire en nos rêves c'est une des rares choses qui soit encore gratuite)
que mon tapis m'avait bien emmenée dans le ciel.
Je pense que c'est
depuis ce temps là
que je rêve que je suis sur un nuage tout près des étoiles.
On dit chassez le naturel il revient au galop
et bien pour moi le rêve c'est mon naturel qui revient au galop sans m'avertir.
Il est toujours le bienvenu, je m'y complet tellement
(toutes les photos viennent du net)
JE VOUS EMBRASSE
avec ces pourpriers de l'été dernier
cette année j'ai changé ce sont des pensées
(je vous les montrerai une autre fois)